Dans l’univers magique du tapis d’orient, les tapis traditionnels du Maroc ont aujourd’hui gagné une réputation bien méritée grâce à leur fabrication 100% artisanale, leur qualité, et bien sûr leur beauté brute. La médina de Fès regorge de ces trésors tissés, collectés à travers tout le pays. Petit aperçu pour vous y retrouver dans les choix qui s’offrent aux clients néophytes comme aux passionnés.

Le tapis marocain, symbole fort de la culture berbère

©Coopérative Dar Arbalou – Région de Ouarzazate

Qui dit « tapis marocain » n’a rien dit ! En effet, passer la porte de la boutique d’un marchand de tapis à Fès, c’est s’exposer à un feu d’artifice de couleurs, de textures et de motifs infiniment variés selon la provenance de chaque tapis.

L’histoire a des airs de conte ancien… Tissés à la main quasi uniquement par des femmes qui se transmettent ce savoir-faire depuis le 7 ou 8ème siècle après JC, les tapis marocains sont surtout des tapis berbères, fabriqués dans toutes les régions rurales et montagneuses du pays.

Servant à la fois de tapis au sol, de tenture murale, de couverture, de dote, de parure de mariée, ou même de linceul, ils ont pour fonction première d’habiller et d’isoler les maisons en hiver et de constituer une réserve d’argent pour les familles les plus modestes.

Quelques repères pour choisir son tapis marocain

Lorsqu’il s’agit de décrire les tapis, du plus simple au plus complexe, sortis de l’imagination des tisserandes, on retrouve très souvent l’expression « écriture du silence ». En effet, ces surfaces tissées sont utilisées par les femmes pour décrire leur quotidien, exprimer leurs sentiments, transmettre des valeurs.

Chaque motif fait référence à des symboles traditionnels, à la vie de la tribu, à la nature, à l’intimité féminine, à l’amour, la mort, la fertilité… N’hésitez pas à demander aux marchands que vous rencontrerez de vous raconter l’histoire que porte chaque tapis, les plus passionnés d’entre eux sont intarissables.

Selon les régions, la technique de fabrication du tapis varie. Ils peuvent être soit tissés comme sur la photo ci-dessus, soit noués. Dans le premier cas, le tapis offre une surface lisse à la trame serrée, comme les kilims. Dans le deuxième, les brins de laine sont fixés un à un aux fils de chaîne, puis serrés les uns contre les autres avec un peigne. Plus la densité de nœuds au cm² est grande, plus la qualité et la valeur du tapis augmentent.

Découvrez ci-dessous une sélection des types de tapis les plus prisés du moment :

Azilal (1/3)

Les tapis Azilal se reconnaissent immédiatement à leur explosion de couleurs vives sur fond le plus souvent blanc et à leurs motifs asymétriques uniques.

Azilal (2/3)

Fabriqués dans le Moyen Atlas dans les régions d’Azilal et Beni Mellal, ce sont des tapis noués de pure laine à poil court et dont la composition peut contenir des fils de coton.

Azilal (3/3)

Leurs couleurs éclatantes proviennent de teintures naturelles et en font des éléments de déco pop qui peuvent aussi bien s’utiliser au sol qu’en tenture murale.

Beni Ouarain (1/3)

Star des décorateurs d’intérieur depuis une bonne décennie, les tapis Beni Ouarain, fabriqués au nord-est du Maroc, sont reconnaissables à leurs coloris sobres (blanc crème et brun-noir en majorité), leurs motifs géométriques simples et à leur moelleux.

Beni Ouarain (2/3)

Ces tapis noués sont dits « de haute laine », la longueur des brins et la densité des nœuds leur donnant une épaisseur et un confort uniques. Un authentique Beni Ouarain est fabriqué 100% à la main avec de la laine vierge de grande qualité et non teinte.

Beni Ouarain (3/3)

Attention aux contrefaçons industrielles ! Trois astuces pour s’assurer que votre tapis est authentique : il ne comprend ni coton, ni fibres synthétiques ; il n’a des franges que d’un seul côté ; sur l’envers, les nœuds ne doivent pas être parfaitement identiques, attestant qu’ils ont été noués à la main.

Boucherouite (1/3)

Vous êtes fans de l’upcycling ? Le tapis noué boucherouite, fabriqué à partir de chutes de tissus et de vieux vêtements est fait pour vous. Né dans les années 1950, il répondait alors à une pénurie temporaire de laine de qualité.

Boucherouite (2/3)

Aujourd’hui, il est devenu une pièce de décoration tendance et joyeuse, séduisant une clientèle à la recherche de pièces uniques aux coloris explosifs et aux motifs atypiques qui en font de véritables œuvres d’art.

Boucherouite (3/3)

Jamais à cours de créativité, les tisserandes marocaines multiplient les effets de texture en mêlant parfois aux chutes de textile de la laine, du coton, du nylon, du lurex, etc.

Kilim (1/2)

Le tapis tissé par excellence ! Fabriqué en laine, en coton ou un mélange des deux, le kilim est souvent orné de motifs géométriques fins et complexes. Les pièces les plus élaborées peuvent être rehaussées de broderies faites à la main.

Kilim (2/2)

Une des spécialités du Maroc est le kilim en « sabra » ou soie végétale, qui offre une surface légèrement lustrée et un toucher lisse très particulier. La sabra est produite en principe à partir des fibres de l'aloe vera. Attention aux imitations actuelles composées de mélanges entre viscose, laine et coton.

Handira

La handira, ou la cape des jeunes mariées berbères, est aujourd’hui très appréciée en décoration murale, ou en couvre-lit. Cette pièce tissée est le plus souvent de couleur crème, alternant des lisérés en kilim et de broderies de sequins scintillants.