Incontournable au Maroc pour le soin des cheveux ou pour les tatouages éphémères qu’il permet de réaliser, le henné incarne également une dimension culturelle et sociale dans tout le monde arabo-berbère. C’est pour préserver cette tradition que l’Unesco a approuvé le 3 décembre dernier son inscription au patrimoine immatériel mondial, sollicitée par un groupe de seize pays arabes, dont le Maroc.
Le henné, une plante utilisée depuis des siècles
Le henné et les rituels qui y ont trait dans de la péninsule arabique et les pays du Maghreb ont intégré le patrimoine immatériel de l’Unesco, a annoncé l’organisation onusienne pour l’Éducation, les Sciences et la Culture. La candidature était portée par seize pays arabo-berbères, dont le Maroc, où la tradition est toujours très forte et accompagne les étapes importantes de la vie.
Cette plante dont les feuilles sont séchées, broyées, puis transformées en une pâte, est employée pour tatouer notamment les avant-bras et les pieds des femmes participant à des célébrations religieuses ou sociales mais aussi pour prendre soin de la peau ou colorer les cheveux.
Originaire de Mésopotamie et du sud de l’Iran, le henné était déjà utilisé en Égypte ancienne sur les momies. Au Maroc, il pousse dans les régions désertiques, notamment dans la vallée du Drâa, et son usage remonte à la période pré-islamique.
Le tatouage au henné, une tradition toujours très vivante au Maroc
Si ses motifs et dessins peuvent varier selon les régions (d’inspiration amazighe en Afrique du Nord, ou créations florales complexes dans la péninsule arabique), une bonne part des rituels liés à l’utilisation du henné est commune à tous les pays et reste extrêmement vivace au Maroc.
La poudre de henné est en effet un produit du quotidien, et sa poudre d’un beau vert tirant sur le bronze se trouve chez tous les herboristes, à proximité du savon noir et du ghassoul, produits incontournables d’une séance de hammam.
« Le henné symbolise le cycle de vie d’un individu, de la naissance à la mort, et il est présent lors des grandes étapes de la vie de celui-ci », précise le texte de l’Unesco. Au Maroc, il accompagne toutes les grandes occasions, mariages, fiançailles, baptêmes, circoncisions, festivités de l’Aïd, lors desquelles les naqqacha (femmes spécialistes des tatouages au henné) rivalisent de talent.
Recommandations du Palais Faraj
▪ Vous rêvez de rentrer de votre séjour à Fès en arborant un joli tatouage éphémère au henné ? Vous trouverez sans difficulté une artiste tatoueuse dans les échoppes d’herboristerie et de cosmétiques traditionnels de la médina sur les deux artères principales (la grande et la petite Talaa)
▪ Attention toutefois, si l’on vous propose du « henné noir » : il n’existe pas à l’état naturel. Il s’agit d’un additif colorant ajouté à la pâte de henné qui peut s’avérer hautement allergisant. À éviter absolument.
▪ Le véritable henné ne contient que la poudre de feuilles broyées diluée à l’eau. La pâte obtenue a une couleur vert bronze foncée et le tatouage final sera d’une belle teinte rouge orangé. Votre tatouage s’effacera ensuite progressivement, pour disparaître après 2 à 3 semaines.